lundi 16 juillet 2012

De l'allaitement maternel


            Pendant ma grossesse, et même avant, il était d’une évidence que j’allaiterai mon enfant. J’ai moi-même été allaitée par ma mère, j’ai toujours vu des photos qui l’illustraient, ma belle sœur a allaité mes trois neveux… bref, ça me paraissait être naturel… Au contraire, je n’ai jamais vraiment compris les femmes qui refusaient tout simplement d’allaiter : attention, je m’entends, je ne condamne pas ici un choix, car nous avons la possibilité de l’avoir, ce choix, et je respecte les femmes qui pour une raison x ou y, parce que l’allaitement n’est pas ce qui leur convient, choisissent de ne pas le faire. Je pense même qu’obliger une femme, ou une femme qui s’oblige à allaiter (parce que ça fait bien) sera quelque chose de mauvais pour elle, et son bébé, le principal, pour moi, comme toujours, c’est d’être en harmonie avec soi-même pour le bien de tous !

            Bref, dès l’annonce de ma grossesse, la question fatidique que toutes entendons porte sur cet allaitement : « tu comptes allaiter ? » Je ne suis pas vraiment du genre à m’énerver de ce genre de question, je suis moi-même toujours très curieuse, et personnellement, contrairement à d’autres, je ne trouve pas que poser cette question, naturelle pour moi, peut vexer une future maman… En tout cas, je me souviens très bien de la première question, de ma réponse : « ben oui, je compte bien allaiter ! » et de la rétorque : « ben, avec ta poitrine, tu n’auras pas de lait ! ». Et vlan, ce qui pour moi était une évidence naturelle, pourrait peut-être ne pas fonctionner ??? quelle horreur ?? ça existe, ça des femmes qui ne peuvent pas subvenir aux besoins de leur bébé ? Et même pire : est-ce que pendant ma grossesse je pourrais nourrir correctement cet embryon puis ce fœtus qui grandit en moi ?

            On fait fi de tout ça, on oublie, on passe outre, et on verra bien le moment venu.

            Première rencontre avec la sage-femme en consultation prénatale : je pose la question de savoir si je pourrais allaiter comme n’importe quelle femme. La réponse a été « bien évidemment, oui !! » Un grand ouf de soulagement pour moi !! ma petite poitrine n’a donc rien à voir avec la possibilité d’allaiter ou pas si j’en ai envie !!



            Discussion entre collègues, sur la maternité… on papote entre futures mamans de l’allaitement, des questions que nous nous posons… Une maman intervient, et me conseille la lecture du livre du Dr Marie Thirion L’Allaitement (Albin Michel, réed 2004).
L'allaitement
Dernier trimestre de grossesse bien sonné, je m’achète le-dit livre… Quelle révélation ! Je pense que ce livre devrait être lu par toutes les femmes désirant allaiter. Bon, par contre, il est vrai qu’il fait aussi la promotion de l’allaitement maternel, du coup, cela n’a fait que renforcer ma certitude et ma conviction que c’était ce que je voulais pour mon bébé, mais aussi pour moi !! car j’y ai appris aussi tous les bienfaits pour la maman de cet acte.

            Par contre, la lecture de toute documentation sur l’allaitement, le fait de savoir que c’est quelque chose de très naturel, que depuis des millions d’années les femmes allaitent leur bébé, et que toutes les femmes, je dis bien toutes les femmes peuvent allaiter (et heureusement il est vrai sinon l’espèce humaine serait morte depuis longtemps) ça n’empêche pas d’être tout de même très inquiète lorsque l’on allaite son tout nouveau né.

            Un mot sur l’allaitement, qu’il a fallu que l’on me répète, et que je me martèle, encore et encore, à chaque tétée : je me fais confiance, je fais confiance à mon bébé, je m’adapte tout naturellement à ses besoins, et je lui donne ce qu’il y a de mieux pour lui !! et surtout, se retirer de la tête toutes les questions de poids, de savoir si l’on a assez de lait ou pas et tutti quanti…

            Oh ! c’est plus facile à dire qu’à faire, surtout lorsque sortie de maternité, on se retrouve seule, face à ses angoisses : suis-je capable de subvenir aux besoins nutritifs de mon enfant ? et surtout lorsque tout le monde fait remarquer : oh ! il est tout petit !!...  j’ai appris à relativiser, et je rappelle que mon enfant est né tout petit, et que c’est normal qu’il soit donc petit… et encore, il a pris 5 cm en 1 mois… et puis encore 5… et encore 2… en tout, 12 cm en 3 mois, pour un petit nourri au sein, c’est pas mal, non ?

            Quel plaisir d’entendre « Oh ! qu’il a changé ! qu’il a bien pris ! » Cela flatte mon oreille et rassure ma petite voix intérieure, ce à quoi je réponds toujours merci ! (car il est vrai que sa croissance vient de moi exclusivement.)



            Aujourd’hui, une nouvelle page se tourne : nous allons commencer, avec son papa, le sevrage de notre bébé. Et oui, il faut bien reprendre le travail un jour, et malheureusement, je ne me vois pas tirer mon lait pour lui donner, ou même conserver la tétée du matin et du soir… du coup, le choix du sevrage s’impose un peu à moi, car je veux pouvoir me concentrer sur autre chose que l’allaitement, je ne pourrais pas travailler correctement sans cela, je suis un peu du genre "tout ou rien". Mais ce sera peut-être le sujet d’un autre billet.



            Pour résumer : l’allaitement ou pas, est un choix dont nous avons la chance de disposer en France. Je suis pour l’allaitement maternel, aussi longtemps qu’il peut durer, car pour une raison ou une autre, une femme peut ne pas du tout allaiter son enfant, ou se voir obligée de le sevrer plus tôt que prévu. Pour toutes celles qui désirent allaiter, je recommande vivement la lecture du livre du Dr Thirion : le lire et le relire, surtout le 1er mois de mise en route de l’allaitement, car à l’intérieur, chaque maman trouvera des passages qui l’aideront, et lui rappelleront combien il est naturel d’allaiter son bébé. Une maman qui commence à se dire qu’elle n’a pas de lait n’en aura effectivement plus, et c’est le départ d’un cercle vicieux…

            Et puis, celles qui allaitent ne doivent pas hésiter à prendre conseil auprès d’autres femmes ayant allaité, car une jeune maman, un peu déboussolée, qui se sent isolée, a besoin de soutien, et d’être rassurée (et pour ça, chacune sa méthode). J'en profite ici pour remercier encore vivement Ilse, car a su trouver les mots pour me conforter dans mon choix et m'aider à dire "Prout" à tous mes doutes !!!

2 commentaires:

  1. Une chose assez jolie que j'avais entendue lors d'une émission des Maternelles: "Toutes les mères allaitent car ce terme signifie 'nourrir avec du lait'"
    Etant une maman biberon, ca m'avait fait du bien d'entendre cela (d'un pédiatre en plus)!
    Et même au bout de 3 enfants, il y a toujours ses doutes et cette pression de l'extérieur sur comment bien faire ou pas...
    Alors qu'à moins d'avoir de gros problèmes, il faut JUSTE se faire confiance (comme tu l'as si bien dit)

    RépondreSupprimer
  2. Quel très beau billet! Ca me touche beaucoup quand je vois que j'ai eu un impact auprès de toi et de ton enfant.
    Je suis très heureuse que tu aies eu l'occasion de suivre la route que tu avais décidé pour toi et que tu as su trouver confiance en toi et en ton loulou. Franchement, la pression est tellement grande pour certaines mères qu'elles n'ont pas toujours le courage de tenir bon (je parle des deux côtés nutrition). C'est bête mais c'est comme ça.

    Une remarque quand-même sur le "toutes les mères peuvent allaiter". Déjà, ce n'est pas un postulat correct car il reste un pourcentage (bas) de femmes qui ne peuvent physiquement pas allaiter. Ensuite, je pense qu'il réellement est vaut mieux véhiculer ce genre de postulat avec beaucoup de compassion et d'empathie car, au delà des blocages physiques, il y a d'autres raisons (médicales ou psychologique) pour empêcher une femme d'allaiter. Globalement, je parle d'opérations de la poitrine, MST, traumatismes latents, accouchement surmédicalisé,....
    Alors oui, à la base notre corps est fait (magnifiquement bien équipé) pour l'allaitement mais lorsqu'on dit que "toutes les femmes peuvent allaiter (même les mamans adoptives et même les hommes)", ça peut renforcer le sentiment de culpabilité qu'ont les mamans qui ne peuvent pas allaiter.

    Qui de plus est, certaines mères n'ont pas envie du tout d'allaiter, pour des raisons qui ne sont pas du tout nos oignons et elles se sentent visées par une telle véhémence (tout comme les mamans qui allaitent envers et malgré tout se sentent visées par les contre-postulats).

    Tant que le sujet de l'allaitement reste - en toute absurdité - un sujet de controverses, de jugements et de culpabilité, mieux vaut le traiter avec précaution :s

    Toutes conneries mises à part: bravo!!!!! BRAVO!!!!!!!

    RépondreSupprimer

Laissez des blablas...